Le premier réflexe à avoir, dans ce genre de situation, c’est quoi ?
C’est difficile de répondre de manière générale. Chacun est différent et chacun gère à sa façon, avec les moyens qui sont les siens lorsque cela arrive. Il y a des joueurs qui ne vont pas du tout être affecté après avoir commis une énorme boulette, parce que ça ne les impacte pas plus que ça. D’autres, en revanche, vont bloquer dessus et ça peut devenir compliqué par la suite.
Extiste-t-il des outils à mettre en place, notamment pour ceux qui « bloquent » ?
A Malaga, nous avons un psychologue et certains joueurs aiment bien le consulter. Il a un rôle qui n’est pas du tout oppressant. Il ne vient pas te chercher ou te force à venir le consulter pour parler. Il y a 10, 15 ans en arrière, il n’y avait pas ce genre de choses dans le football, contrairement à aujourd’hui où nous avons de multiples outils pour s’aider dans les moments difficiles. C’est un travail assez personnel, avec des mécanismes à trouver, avec l’aide d’un professionnel. De manière plus « simple », mon conseil serait de positiver. Et de penser à la prochaine action, qui va bien se passer. Et de repartir sur des choses simples.
Ton pire souvenir dans le genre « catastrophe en plein match » ?
Un match avec Santander, en Coupe UEFA. On joue sur la pelouse du Parc des Princes, contre le PSG (Medhi est né à Versailles...). J’avais fait venir 50 personnes pour venir me voir jouer ce jour-là. Je suis dans ma surface de réparation, je tente de relancer. C’est intercepté, but pour Paris... Devant tous mes proches, à cause de moi, on prend un but. C’était un moment très compliqué à vivre mais j’ai de suite essayé de me rassurer au maximum. Sur l’action d’après, je me suis appliqué à faire des choses simples, ne surtout rien compliquer et ne pas partir dans un football spectacle (sourire). Mon but était de vite reprendre confiance avec du contrôle- passe. Le simple fait de retoucher le ballon et d’être « facile », ça m’a permis de me remettre dedans et d’oublier ce qui venait de se passer. Au final, nous avons fait 2-2 donc j’ai pu m’en remettre et « assumer » davantage. Mais une boulette dans ce genre, devant tous tes proches, au Parc des Princes, je peux te dire que y avait de quoi sombrer (rires).