La micro-aventure
Le concept de micro aventure est... c’est avant tout une bonne nouvelle. C’est la nouvelle que ce n’est plus has-been de rester dans son pays, dans sa région ou même dans son petit canton pour vivre un peu d’aventure. La distance n’est plus nécessairement le critère star. Même Instagram ne peut rien contre ça. La distance n’a plus valeur de spectacle.
Les likes et autres clap-clap se tournent vers Alastair Humphreys, initiateur et fervent promoteur de ce mouvement, quand National Geographic en fait son « Aventurier de l’année » en 2012, justement pour sa campagne de promotion de l’aventure auprès des gens normaux. Nous.
La micro aventure c’est la nécessité de mettre un terme à l’élitisme dans le milieu de l’outdoor. Aux yeux du grand public, l’outdoor fait vitrine à travers des reportages sensationnels – parfois sensationnalistes – engageant des moyens lourds et des dispositions physiques et financières apparemment importantes. Tout naturellement, l’image de l’outdoor se rend inaccessible.
Seulement voilà, à se pencher sur ce qui fait vraiment une aventure on découvre vite que celle-ci peut prendre forme dans son jardin et avec peu de moyens. L’aventure est un ensemble d’expériences qui comportent une part d’imprévu, de risques parfois, et qui donne sa chance au hasard. Et si on tourne la définition sous le spectre très à la mode de l’accomplissement personnel, l’aventure c’est sortir de sa zone de confort. Combien d’entre nous ont déjà dormi à la belle étoile ? Pas tant que ça je dirai. Alors prendre un sac de couchage, une lampe frontale et passer la nuit dans son jardin ou sur son balcon, c’est déjà quelque chose. On expérimente les petites frayeurs causées par les bruits nocturnes qu’on ne connaît plus, on mobilise un peu son corps au point de rosée, quand les 6h du mat’ affichent les températures les plus basses de la nuit. Si vous commencez à vous sentir à l’étroit dans votre jardin, les options sont infinies dehors. Vous aimez la forêt, prenez des jumelles, faites-vous un repère au coin d’un arbre et observez la faune. Vous aimez courir, inscrivez-vous à une course vers chez vous et transformez votre footing en entraînement. Vous allez souvent à la piscine, allez nager dans un lac où les sensations sont radicalement différentes.
L’esprit de la grande aventure
La micro aventure c’est l’esprit intact de la grande aventure rendu accessible par votre curiosité, votre imagination, votre ouverture d’esprit, votre environnement. La beauté c’est que ce ne sont pas les sensations qui deviennent micro, mais les moyens d’y accéder.
Donc, la micro aventure commence dans votre jardin et peut s’insérer dans le quotidien sans avoir à aménager de temps pour ça. Simplement en excitant certaines habitudes de vie.
Autre aspect majeur, vous n’avez pas besoin d’être un héros. Sauver le monde, faire une découverte majeure, casser des records, passer un message à travers vos aventures, frôler la mort... Vous avez le droit d’être un humain pour vivre l’aventure. Être un héros pour soi- même est suffisant et pas moins satisfaisant. Surprenez-vous, dépassez-vous ne serait-ce qu’un petit peu, vous avez 100% de garantie de revitaliser votre quotidien.
Pour vous aider à vous y mettre, à franchir votre pas-de-porte, voici quelques conseils. Observer votre environnement quotidien et transformez-le en terrain d’aventure. Cette rivière qui traverse votre ville est plus qu’un cours d’eau le long duquel vous pouvez vous promener le dimanche. C’est aussi une voie navigable (explorez de nouvelles façons de vous déplacer), des berges (pêche, camping)... Rapprochez-vous aussi de votre office du tourisme, si elles sont utiles à l’autre bout de la France, lors de vos vacances, l’office de votre ville doit probablement l’être chez vous aussi.
Méfiez-vous des blogs qui vous invitent trop souvent à acheter les derniers gadgets dont vous ne trouverez la plupart du temps qu’un intérêt limité. Apprendre à trouver ces équipements dans la nature est déjà une micro aventure en soi.
Ne perdez plus de temps, l’aventure vous attend.
Crédit photos : Luc Gesell