L’été dernier, nous vous partagions un article vous expliquant les origines du swimrun, ce sport qui en mêle en réalité deux : la nage et la course.
Dans ce nouvel article dédié à ce sport qui gagne en notoriété et en pratiquants, nous allons davantage vous expliquer comment vous équiper et surtout, comment bien choisir votre combinaison.
Qu’est-ce que le swimrun ?
Le swimrun est un sport 100% outdoor, c'est-à-dire qu’il se pratique en plein air. Originaire des pays du nord et plus spécifiquement de Suède, ce sport lie nage en eau libre et course à pied.
Ce qu’il faut savoir sur l’équipement du swimrun
Sa principale spécificité est que les équipements portés lors de la nage et ceux portés lors de la course à pied ne changent pas. Ces derniers sont toujours sur les pratiquants, il n’est pas autorisé de changer quoi que ce soit du point de départ jusqu’à l’arrivée. Par exemple, on nage avec ses chaussures.
Le défi est donc de savoir s’équiper convenablement pour être performant mais sans excès pour ne pas se pénaliser. Comme nous l’explique Jean-Marie, “tu as le droit de prendre tout ce que tu veux du moment que tu transportes tout”.
Le swimrun : un sport de binôme
De plus, le swimrun se pratique uniquement en binôme, pour le moins, dans le cadre des compétitions officielles. Reprendre l’expression “pour le meilleur et pour le pire” est approprié puisque les deux sportifs sont inséparables pendant la pratique. Si l’un abandonne, il entraîne automatiquement l’autre dans sa chute.
De plus, le binôme existe pour des raisons de sécurité, en tout cas, à la genèse du sport, comme Jean-Marie nous l’a évoqué, “c’était en totale autonomie, ils devaient se débrouiller tout seul et tout transporter. Pour la sécurité il faut être deux car c’est quand même dangereux, on ne sait pas trop ce qu’il se passe, s’il faut dormir ou pas etc, c’est pour cela que le swimrun se pratique à deux”.
Le principe du swimrun
Durant une course, le binôme passe de la nage à la course en se déplaçant d’île en île. Cela est d’ailleurs à la base de la création du sport.
Pendant la nage, les deux pratiquants sont reliés par une longe ce qui leur permet de se relayer et de s’économiser lors du trajet.
Pendant la course, même principe, on garde son équipement et on se suit avant une nouvelle étape de nage.
Dans tous les cas, les coureurs de swimrun savent “qu’ils ne sont pas plus forts que la nature et qu’il faut s'adapter notamment en équipement” ajoute Jean-Marie Gueye.
Quelle combinaison choisir pour pratiquer le swimrun ?
Même si le swimrun est à la base un défi entre amis, ce défi est rapidement devenu un sport. Mais pour que ce sport fonctionne, il fallait un minimum de règles notamment d’un point de vue équipement.
“Pour que ça marche, les Suédois voulaient que les swimrunners fassent le sport donc qu’ils créent eux-mêmes l’équipement” ajoute Jean-Marie. Le matériel a donc été développé par les pratiquants grâce à leur expérience sur le terrain.
Les meilleures idées ont donc commencé à se faire connaître par les marques. Les équipementiers ont ensuite développé les produits qui sont utilisés dorénavant partout par les swimrunners mais “à la base, c’est de l'intelligence de la tribu des swimrunners que viennent les idées”.
L’une des principales difficultés du swimrun, au-delà de la psychologie de la course, est de gérer le froid. C’est pour cela que le choix de la bonne combinaison de swimrun est crucial.
La différence entre une combinaison de swimrun et de triathlon ?
Une combinaison de swimrun a une double casquette, la nage et la course. Comme déjà expliqué, il n’est pas possible de s’en séparer comme au triathlon donc, la combinaison doit être adaptée aux deux sports.
Jean-Marie nous raconte l’un des premiers prototypes de combinaison de swimrun, “quelqu’un de chez Head a voulu créer un proto de combinaison de swimrun, il a mis un zip sur le devant en plus de l’arrière pour l’aération”. Cet atout est propre aux combinaisons de swimrun comparé à celles du triathlon.
↪ équipements Swimrun Head
La combinaison de swimrun pour varier les températures
Au swimrun, un pratiquant peut avoir très chaud puis très froid en un temps record. Il faut donc pouvoir évacuer la chaleur ou la garder en fonction des conditions. Il faut aussi que la partie haute de la combinaison puisse être descendue à la taille, toujours dans une logique de chaleur. A partir de là, Head Swimming a commencé à développer les combinaisons avec deux zips avant que Ark n’arrive sur le marché.
La thermorégulation est l’un des éléments les plus importants du swimrun et cela passe par le choix de sa combinaison.
Faire varier le poids de sa combinaison de swimrun
Cette marque a notamment proposé des combinaisons légères et fines entre la taille et les cuisses avec très peu d’isolation.”Ils ont externalisé la flottaison et externalisé la protection thermique grâce à un esprit modulaire. En plus de la combinaison, ils vendent des produits comme des poolboys pour flotter” nous explique Jean-Marie. L’objectif de tout cela est de faire baisser le poids de la combinaison pendant la course, quand la combinaison est encore mouillée.
Le confort est évidemment un élément important d’une combinaison de swimrun mais cette dernière doit donc également être adaptée aux deux terrains. Si vous surperformez dans l’eau mais que sur terrain vous êtes 2 à 3 kilos plus lourd que les autres, cela ne fonctionnera pas.
La résistance d’une combinaison de swimrun
Enfin, une combinaison de swimrun doit être résistante car en cas de chute, cette dernière peut être endommagée et donc mettre en péril votre fameuse thermorégulation.
Cela est également le cas en cas de frottement avec des arbres ou des éléments naturels qui se dressent sur votre parcours de course à pied mais aussi lorsque vous quittez l’eau sur des rochers par exemple.
Ne pas sous-estimer les poches de votre combinaison
Nous le répétons, au swimrun, vous portez tout. C’est le cas pour votre matériel mais également pour votre nourriture. Des poches peuvent être très utilisées pour stocker des apports nutritifs.
Choisir sa combinaison de swimrun est donc un élément à ne pas prendre à la légère. Si vous disposez d’autres types de combinaisons, elles vous seront utiles pour vous entraîner et tester ce sport.
Si ce dernier vous mord, l’achat d’une combinaison de swimrun vous sera alors évident pour plusieurs raisons :
Gérer votre température
Gérer votre poids lors de la partie course
Gérer votre confort
Plus cette combinaison sera adaptée à votre style de course et de nage, plus vous serez performant.
Quelques mots de Jean-Marie Gueye, Co-fondateur de swimrunfrance.fr
Dans le cadre de la préparation de cet article, nous avons eu la chance de longuement échanger avec Jean-Marie Gueye pour qu’il nous explique tous les rouages du swimrun mais aussi son parcours qui l’a amené jusqu’à la création de swimrunfrance.fr.
Jean-Marie, quel est ton parcours et comment celui-ci t’a amené jusqu’au swimrun ?
“Un jour, un ami m’a parlé des Championnats du monde de swimrun, comme quoi il avait une place presse disponible pour moi qui travaillais pour un magazine. J’avais vaguement entendu parler de ce sport mais si je voulais participer, il fallait s’entraîner pendant 4 ou 5 mois.
J’ai donc fait les Championnats du monde en septembre 2015, ça s’est bien et mal passé à la fois. Notre chance a été d’avoir été suivis par une équipe de Canal+ dans le cadre de leur documentaire Interieur Sport. Ils ont fait un reportage sur tous les Français dont nous.
Ça a tellement été fort entre mon binôme et moi car sans lui je n’aurais jamais pu finir.
A la suite de cette expérience, on s’est dit que c’était un sport incroyable et qu’il fallait le faire connaître en France.”
Quand a été créé Swimrun France ?
“En 2015, il n’y avait que 3 épreuves en France de cette discipline. Swimrun France a été lancé par moi-même et mon binôme François-Xavier Li en octobre 2015. Notre objectif était de faire la promotion du swimrun notamment sur les réseaux sociaux.
Trois ou quatre ans après, il y avait plus de 150 épreuves de swimrun en France. A la toute base, il n’y avait pas de clubs et pas de fédérations donc tout s’est lancé à partir de là, on a eu un gros boom.
Pas mal de groupes de pratiquants ont été lancés à droite à gauche et nous, nous faisions le lien entre tous.
En 2017, la fédération française de triathlon a vu l’engouement et ils ont récupéré le swimrun sur leur délégation.”
Est-ce que le swimrun va devenir professionnel dans les années à venir ?
“On essaye de pousser fortement les élites françaises mais aussi la fédération. Ce que nous voulons faire c’est de faire encore plus de lives, pour qu’il y ait un suivi et que les suiveurs puissent avoir des nouvelles des athlètes.
C’est un processus long, nous sommes encore un sport mineur. Pour le moment, les swimrunners sont plus indépendants et n’ont pas encore l’esprit club. Les personnes dans des clubs sont dans des clubs de triathlon. Le swimrun est encore une section du triathlon.”